11 avril 2010

Clavier bien tempéré

« Hier soir, Serhiy Salov a su se tenir loin de la pyrotechnie. Assuré, impérial, il a insufflé une ampleur à la sonorité mais surtout au phrasé. Jamais, je n’ai senti qu’il précipitait le geste, qu’il prenait un raccourci, qu’il contournait un obstacle. La partition respirait, inspirait. La sonorité était recherchée, pleine, à aucun moment métallique, malgré le côté brillant de l’instrument choisi. Dans le mouvement lent, cela a donné quelques pages magnifiques. Dans les trois autres, cela a permis de mieux saisir l’architecture de cet édifice imposant, d’en apprécier chaque angle. » (…)